Amnios pourrait être votre maman.
Le sourire tendre le cœur battant d'un amour inconsidéré pour chaque être vivant elle est toujours là Amnios comme une coquille protectrice elle vous berce vous rassure, toujours les mots qu'il faut Amnios toujours tout comme il faut. La douceur d'une épaule sur laquelle pleurer la naïveté d'une jeune mère trop poule trop gentille Amnios, elle ne sait dire non que lorsque son autorité de parent le lui impose.
Pourtant elle si maladroite Amnios elle n'est pas faite pour être maman, elle ne s'y prend pas bien les gestes un peu hésitants les sentiments bien trop présents elle ne sait rien vous cacher Amnios, parce qu'elle vous aime comme ses propres enfants.
Ces enfants qu'elle ne pourra jamais avoir.
Car la race d'Amnios est très connue sur Grotopia; ces créatures reptiliennes pourtant bien terrestres pondent des enfants comme s'il en pleuvait, des petits qui à leur tour viendront un jour gonfler les rangs de cette grande famille avec leurs propres œufs. On dit que c'est le sucre dont ils se nourrissent exclusivement qui les rendent si doux – et encore, encore ils enfantent de petits bébés colorés oh Amnios aimerait tellement leur ressembler.
Parce qu'Amnios elle est vide à l'intérieur, stérile seule simplement elle les regarde vivre Amnios, elle ne dira jamais rien car une maman ne pleure pas – mais elle, ce n'en est pas une.
Elle vous aime très fort, Amnios.
Aussi fort que ses œufs vides qu'elle couvera encore.

On ne t’y reprendra pas deux fois, Marie. Oh, pour sûr que tu as su apprendre de tes erreurs, relever la tête, affronter la tempête. Même avec un passé comme le tien, même avec un acte comme celui-là. Il n’y a pas toujours eu cette dureté sur ton visage. Il n’y a pas toujours eu cette voix sèche et ces regards hypnotiques. Marie, on t’a sauvé. De la perdition, de ta naïveté. De la prison. Et on t’a découvert un caractère, une nouvelle vie en somme, basé sur la soumission et l’accomplissement de ta peine. Tu n’es pas devenu un mouton, tu n’es pas devenue masochiste. Tu es devenue la loi. Le chien du troupeau de mouton. La femme aux trousseaux.  
La femme qui n’hésitera pas à taper pour faire respecter le droit, parce que toi, tu sais ce que c’est. Tu l’as bien compris, on n’échappe pas à son destin. On est piégé, et tout acte de rébellion est une entrave du libre arbitre. Alors il faut sévir. Alors tu serviras, toi qui connais les moindres recoins de la prison parce qu’elle fut ta demeure pendant les centaines d’années.  
Y es-tu attachée ? Es-tu restée ancré dans les pavés des murs ? 

Elle est devenue une maison, cette prison et ces meurtrières.  Ces prisonniers, ces batards bouffés par le vice sont devenus ta famille. Car toi aussi tu portes la folie. Tu la portes mais tu la gères. Toi, tu es la loi, tu es le chien. La Louve blanchie à la javel de la rédemption.
C’était presque logique qu’en sortant de ta peine, tu as redemandé d’y revenir. Par le droit chemin. Alors tu guides les âmes derrière ce faciès fermé, cette montagne de ressentiment que tu ne montres jamais. Non, tu es devenue un pilier, une fondation à part entière. Tu aimes cette endroit parce qu’il ne te reste plus personne d’autre que les gravas des cellules. 

Famille : aucune. 
Hobit: aucun. 
Envie : aucune. 

Tu es une pierre. Une bête sans cœur, sans envie. Tu es née pour le seul but de servir ici. Tu es le paradoxe du prisonnier. Marie, Marie, Sainte Marie qui sauvée du crime se repend toute sa vie dans la justice. Née dans le crime, née dans la débauche, Marie tu as rejoint la lumière. Et dans le fond, tu ne te le pardonnes pas. 
De cet acte. 
De cette erreur. 

Elle creuse tes hanches, coupe tes reins, broie ton cœur qui n’en était déjà plus un. Parce qu’elle est encore en toi, cette petite tumeur doucement appelé « regret ». Alors tout s’explique : ton obsession de rester dans cette prison n’est autre parce que tu ne penses pas encore avoir lavé la tache de sang de ton casier judiciaire. 

La première prisonnière qui fonda la citadelle des crimes, c’était toi, n’est-ce pas ?
Et secrètement, tu espères que ta mort fondera sa chute.   

Et comme la lune Crescent attend au sommet de son ciel d'ombre la nuit comme seul manteau
Et puis il sourit.

Crescent aime beaucoup les gens.
De son piédestal argenté assis à une table isolée de The Meet il n'existe pas Crescent, comme s'il brillait simplement du reflet blanchâtre de sa fourrure il se fond dans l'atmosphère lourde de la discothèque ; les crocs presque sortis il renifle les vies qui traînent inlassablement dans la boite des soucis oubliés il repère Crescent celui dont la lumière serait assez forte pour le faire briller.
Et puis il vous a choisi.

Ne dit-on pas que les meilleurs prédateurs sont ceux qui savent se jouer de leur proie ?
Il vous abordera comme s'il avait toujours été là comme si depuis toujours chaque jour chaque fois dans ce même coin sombre il attendait votre venue les mots choisis méticuleux parfait comme s'il avait toujours été vous Crescent comme si vous n'aviez aucun secret pour lui ;
car dans la nuit la lune observe elle couverte par la noirceur du ciel feint de briller d'une lumière apaisante
mais son croissant n'est qu'un sourire las qui brille de la lumière d'un autre soleil.

chaque détail la lune et son pelage ardent le connait elle sait elle sait et puis vous vous sentez observés chaque seconde il sera toujours là un nouveau détail à savoir sur toi de nouvelles choses pour nourrir son éclat il sera vous Crescent jusqu'à ce qu'il vous ait tout pris jusqu'à devenir un soleil de votre vie soufflée comme une bougie

et puis la lune retournera dans son ciel ocre pour sourire et miroiter la prochaine âme qui saura le faire étinceler.

Octave et son existence dissonante, 
Octave l'ours bipolaire divisé en deux moitiés, positif et négatif, sommeil et éveil – noir et blanc comme sa fourrure séparée par une ligne parfaite héritage familiale d'une psychée désaccordée, car Octave est incomplet, une partie de personnalité en hibernation permanente tandis que l'autre a le contrôle et c'est une partition jouée à une seule main – un morceau de piano grave auquel il manque  la légèreté et les envols pour en ressentir réellement l'harmonie. 
Car Octave est toujours en colère, toujours coincé dans un extrême de méchanceté bestiale et brutale jusqu'à la caricature jusqu'à en faire trop mais c'est ce qu'il est au fond de lui, une balance penchant éternellement du même côté et à force d'abonder dans un sens unique on finit par ne rêve que du sens inverse, de son autre soi – étranger à lui-même Octave est prisonnier des lois de son espèce et qu'est-ce qu'il payerait cher pour la connaître, elle, son autre moitié de personnalité 

cet immense manque dans sa tête 

Mais Octave se force à aller encore plus loin, dans l'espoir de provoquer quelque chose, un réveil, un été pour mettre fin à l'hibernation il essaye de se contenir d'invoquer tous les esprits des élémentaires les meilleures machines artificielles la sagesse des aquatiques mais au final c'est l'échec le retour à la violence 
et Octave continue à écouter d'une oreille une mélodie triste la moitié de sa propre chanson.

Lucie vous ment. Lucie vous mentira toujours et encore.

Il est faux, Lucie, derrière ses sourires pleins de dents, son air avenant et ses grands discours sur l'égalité entre les peuples. Manipulateur,  à dire ce que vous voulez entendre simplement pour trouver vos faiblesses et les exploiter, sans pitié, ses coups portés dans le dos et avec un sang-foid digne d'une machine.
Il est malade, Lucie. Névrosé, obsédé par le pouvoir.

Obnubilé par cette influence qu'il a naturellement sur les gens, avec sa voix enjôleuse et son regard hypnotique ; son visage d'enfant qui tromperait n'importe qui et cette attitude désinvolte qu'on prête aux gens honnêtes. Lucie ne cherche qu'à contrôler les autres. Maladivement, jusqu'à en devenir réellement mauvais lorsqu'on lui résiste. Lucie fait mal, mais Lucie n'a pas cherché à faire mal, c'est de ta faute, il ne fallait pas désobéir. Il faut marcher dans les plans de Lucie, ou Lucie fera de votre vie un véritable cauchemar.

Galant, charmant, la bouche pleine de belles idées, vicieux, malsain, mégalomaniaque, tyrannique. Maître d'un immense spectacle de marionnette dont vous êtes les vedettes, tirant sur les ficelles de la crédulité, des faiblesses ou de la peur. Mais au fond, tout au fond, Lucie, ce n'est qu'un petit garçon, à qui on a pas vraiment appris à faire autrement. Un grand vide à l'intérieur, et rien d'autre pour le remplir que la jouissance d'un talent d'orateur qui le dépasse et fera sa perte. Alors parfois, Lucie regrette ses bêtises et se jure de devenir quelqu'un de bien. En vain.