Il fut jadis un champ de fleurs, coloré, ensoleillé et V en était le protecteur; tel un chevalier veillant et brave, il éloignait les oiseaux un peu trop curieux, désirant arracher les pauvres petites fleurs innocentes. V était un épouvantail comme les autres, grand, élancé, sans conscience. Ou presque. Sur Pulsar, tout être était animé d'une certaine conscience, même si V ne pouvait pas bouger. Percher sur un bout de bois. Immobile. Vide.
V était quand même heureux, mais V rêvait d'aventure, V voulait devenir un être comme les autres, comme ces jeunes gens qui se baladaient dans le champ. Il répétait son vœu la nuit, alors que les fleurs dormaient; il ne voulait pas les rendre tristes, ses douces princesses, elles étaient précieuses et délicates et son désir égoïste n'aurait fait que les détruire. Un jour. On entendit ses souhaits. Et on exauça son vœu.
Il n'avait fallu qu'un esprit dérangé, un peu trop fou, vienne le décrocher de son perchoir, l'arracher à son bonheur et à ses fleurs. On l'emmena de force; V ne pouvait pas se défendre, il n'était fait que de paille. On le transporta dans un laboratoire, ou ce qui semblait en être un. Il existe en cet univers des pulséens voulant tester les capacités de la galaxie. Et tel Frankenstein, on donna la vie à un épouvantail.
Une tête humanoïde rattachée à un corps d'épouvantail. On lui donna une conscience, on lui donna la parole. On cacha son corps de paille sous une grande cape noire, et on couvrit une partie de son visage sous un masque.
V était malheureux. V n'avait pas souhaité ce genre de vie. Se cacher n'était pas ce qu'il voulait; il voulait au contraire se montrer au monde entier.
Alors V se vengea. V était Vengeance. V devint folie. V devint cannibale.
V prit le goût du sang de ses semblables. Et V ne s'arrêta pas là;
Et le monde coloré devint rouge.
V est un monstre. Et V aime ça.
https://www.youtube.com/watch?v=bkE4pkJ4k_AINGRÉDIENTS1 gros oignon, coupé en fins quartiers;
227 g (8 oz) de champignons blancs, coupés en deux;
45 ml (3 c. à soupe) d’huile d’olive;
60 ml (¼ tasse) de beurre, ramolli;
1 grosse échalote française, hachée finement;
Sel et poivre;
Et le plus important;
2 gros contre-filets
de viande de votre choix, préférablement un humain d’environ 4 cm (1 ½ po) d’épaisseur
COMMENT ATTRAPER LA VIANDE1. L'attirer dans un endroit sombre, prétextant que vous avez besoin de son aide. Solution alternative: droguer la viande puis la transporter jusque dans la cuisine.
2. Attacher la viande sur une chaise. Attendre que la drogue soit évacuée, car le goût pourrait être différent. Couper quelques lapes de peau. Savourer les cris.
3. Collecter le sang et le préserver dans un bol, pour une utilisation ultérieure (soupe, bouillon, etc.).
4. Commencer par les pieds, en remontant vers le haut. Garder le visage pour la fin. Se débarrasser des membres superflus, ne garder que la viande fraîche.
5. Terminer le travail en tranchant la gorge de la viande et regarder la vie quitter ses yeux.
6. Terminer en citant Hannibal Lecter: «
This is my design. »
Note: Si vous désirez avoir du poisson, vous pouvez attirer un Aquatique.
PRÉPARATION1. Placer la grille dans le haut du four. Préchauffer le four à gril (broil).
2. Sur la moitié d’une plaque de cuisson, mélanger l’oignon, les champignons et l’huile. Saler et poivrer. Cuire au four 5 minutes.
3. Entre-temps, dans un bol, mélanger le beurre et l’échalote. Tartiner la viande avec la moitié du mélange de beurre. Saler et poivrer. Sans retirer complètement la plaque de cuisson du four, placer la viande sur la plaque, à côté du mélange de champignons. Poursuivre la cuisson au four environ 10 minutes ou jusqu’à la cuisson désirée. Remuer le mélange de champignons à quelques reprises durant la cuisson. Réserver la viande sur une assiette et laisser reposer environ 5 minutes.
4. Trancher la viande. Servir et parsemer des noix de beurre restantes. Accompagner du mélange de champignons et de la salade verte à la moutarde (voir recette).
V s'est longtemps caché à Magmient; terrifiée par lui-même, son apparence monstrueuse, cette cicatrice qui séparait sa nouvelle tête de son corps, il ne supportait plus de voir son reflet dans les yeux des autres. Il se terra dans l'ombre de la planète mère des artificiels, sa nouvelle maison. Il resta invisible très longtemps, perdu dans son fétichisme, son cannibalisme, devenant un peu le Jack l'Éventreur de Magmient. Mais comme personne ne s'attardait à ce qui se passait là-bas – la ville n'abritant que peu de population et beaucoup trop d'usines- V passa quelque peu inaperçu. Pourtant, V voulait qu'on le reconnaisse comme un pulséen à part entière, parce que V n'en était pas totalement un, pas dans son cœur, du moins, aurait-il fallu qu'on lui en donne un.
V n'a pas de cœur. Le regret n'existe pas. Pas pour V.
Le Bien et le Mal prennent souvent des significations différentes. Mais dans le monde de V, il n'y a ni Bien, ni Mal. Il n'y a que lui. Et les autres. Qui finissent dans son assiette. Ou dans sa collection de marionnettes.
Et pourtant, sa conscience agit comme un filtre. Il connaît les agissements et les valeurs des autres pulséens et les utilisent à son avantage. Même si le monde est anarchique, il n'en reste pas moins qu'il y a certaines choses que l'on ne doit pas faire. C'est pour cela qu'on ignore qui est vraiment V. Il pourrait être n'importe qui. N'importe quoi. Tous ignorent ce qu'il est.
Tous veulent le connaître. Mais lorsque l'on se rapproche trop de lui, on finit par disparaître. Où?
Les seuls qui auraient pu répondre sont … ailleurs.
Et V ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas satisfait son appétit.
Avez-vous déjà satisfait l'appétit d'un épouvantail?