Taux de restauration : 01%
La terre était déjà condamnée lorsque je suis née. Ce n’est pas une surprise. Les hommes avaient tant fait sur elle. Ils l’ont sucée jusqu’à la moelle sans penser à un avenir. Certains riaient de cet « exploit » qui leur permit de créer des machines plus puissantes les unes que les autres pour s’en sortir sur d’autres planètes. Ces gens étaient riches. Je ne faisais pas partie de ceux-là. Ma famille ne riait pas mais ne pleurait pas non plus. Mon père était du genre débrouillard. Et il savait qu’on finirait par s’en sortir. Il en était convaincu. Ma mère l’aurait suivi dans n’importe qu’elle circonstance alors je pense qu’elle le croyait. Quand je les regarde sur ma vieille photo souvenir, je pense qu’ils étaient heureux. J’étais encore une petite crevette toute frêle entre les bras de ma mère. Mais ils souriaient. Pourtant je ne me rappelle pas de ces sourires. Ni de l’un, ni de l’autre.
Taux de restauration : 04%
Mon père avait trouvé des gens avec qui s’allier pour survivre et quitter cette planète de malheur. La machine qui devait nous embarquer ne payait pas de mine mais elle était réelle. Elle était la promesse d’une terre nouvelle. La promesse que nous allions vivre.
Le futur équipage était encore jeune. Surement trop jeunes, ils n’avaient pas tous atteint la vingtaine qu’ils espéraient déjà vogué dans les étoiles à bord de leur machine infernale. Le commandant était un homme charmant. Et ma mère n’était pas indifférente à ses charmes malgré qu’il était plus jeune que mon père. A l’époque, il ne devait pas encore atteindre les 17 ou 18 ans. Cependant malgré son jeune âge, il jouissait d’une autorité surprenante et d’une conviction sans borne. Aujourd’hui, je peux dire que ce type est un idéaliste. A l’époque, il était persuadé qu’il pourrait changer le monde d’un claquement de doigts. Je pense qu’il a un peu déchanté aujourd’hui mais je n’en suis même pas sûre. Les gens lui faisaient confiance alors qu’il n’était pas encore majeur. Et déjà à l’époque tous nos regards étaient braqués sur lui, notre espoir. Son nom ? Arsène D. Bucket.
Le vaisseau n’était pas encore prêt à l’époque, il lui manquait quelques pièces assez rares. Le capitaine et mon père se mirent à leur recherche aux quatre coins du globe, ou du moins de ce qu’il en restait.
Ma mère devait devenir la pilote de notre engin. Elle s’entrainait jour et nuit, s’occupant en même temps de moi et de mon éducation. Elle travaillait sans relâche pour être une bonne navigatrice et une mère aimante. Et c’est ce qui l’a perdue. Je devais avoir dans les 4 ans quand elle a disparue dans les flammes d’une vieille automobile. Elle avait trouvé une des pièces manquantes pour notre appareil et elle voulait la ramener comme surprise. Elle n’en avait parlé à personne. Mais des soldats ont voulu intercepté son véhicule. Elle savait que si elle se faisait prendre, elle finirait au fond du gouffre qu’ils promettaient aux fugitifs et renégats. Alors elle a foncée, voulant les semer coûte que coûte. Elle a fini par s’écraser. Son transport n’avait pas tenu le coup de la vitesse, beaucoup trop vieux. Mon père m’a raconté la vérité. Il n’aurait pas su mentir. Pour lui, comme pour le reste de l’équipage, elle était morte en héros. Ils avaient été récupéré cette fameuse pièce qui nous promettait d’être heureux. Pourtant ce n’était que le début du calvaire.
Taux de restauration : 10 %
Il fallut plus de six ans pour placer tout le matériel à bord du vaisseau, l’essayer, le tester et surtout nous entrainer. Nous savions que la vie dans l’espace n’allait guère être plus facile. Mon père ainsi que le capitaine avait dû retrouver un pilote pour remplacer ma mère. Ils en trouvèrent un. Il n’avait en rien la carrure d’un pilote mais il conduisait les gros engins avec une technique extraordinaire. Dommage que sa ligne de conduite ne suivait pas celle de ses manœuvres. Je n’avais que dix ans, mais je sentais que ce type dégageait de sales ondes. Je le savais dangereux. Mon père le savait aussi, il le gardait à l’œil. Mais nous devions vivre avec.
Taux de restauration : 17%
Nous étions prêts à décoller. Le vaisseau se souleva lourdement. Les moteurs ronronnèrent à plein régime. Je me souviendrai toujours de ce son. Le carburateur tournait à plein régime. Notre voyage allait enfin commencer. C’était un nouveau départ. Pourtant quelque chose manquait. Ma mère n’était pas là pour décoller avec nous. Mon père n’avait plus jamais sourit depuis ce jour sinistre. Il m’avait enseigné les bases du pilotage pour qu’un jour je puisse prendre les commandes de ce fier appareil. J’espérais pouvoir prendre cette place. Je m’entrainais le plus possible. Mais la place était chaudement prise par cette vermine que j’espérais voir disparaitre le plus vite possible. Je l’avais surpris en train de comploter quelques jours avant le décollage. Je n’avais pas tout entendu et j’avais peur que mon esprit me joue des tours alors je m’étais tue mais je veillais au grain.
Le décollage se passa sans encombre. Nous sortîmes de l’atmosphère pour enfin flotter au-dessus de celle qui était autrefois appelé la grande bleue. Le spectacle me plut. Mon regard ne se détachait pas du hublot qui me séparait de cet océan noir. C’était magnifique. Mais je pensais à tous ces gens restés coincés là en bas. A tous ces gens qui ne pourraient jamais s’en sortir. Ma mère voulait que cette navette serve de transport pour les pauvres gens qui n’auraient pas eu la chance que nous avions ou la chance des riches. Mais je savais aussi très bien que tant que nous n’avions pas trouvé une planète pouvant nous accueillir, nous ne pouvions pas prendre un passager de plus à bord de notre vaisseau. Alors j’attendrais mais un jour, je reviendrais chercher des gens qui n’avaient pas eu ma chance.
Taux de restauration : 29%
Nous traversions la galaxie sans trop savoir où nous allions. Notre pilote nous promenait à la recherche d’un futur chez nous mais rien. Au fond, je pense qu’on se savait pas nous-même où nous devions aller…
Je me rappelle de ce jour, l’équipage dormait. Le pilotage automatique était activité. Mais l’alarme du vaisseau se mit à retentir. Les capsules de détresse étaient toutes détachées de notre appareil. Mon père retrouva le mécano égorgé dans une des salles annexes à celle des machines. Et moi, je me retrouvai nez à nez avec le tueur. Notre pilote. Cet assassin. Celui qui avait décidé de tous nous condamner. Il avait commencé par le mécanicien. J’étais la deuxième sur sa liste. Peut-être aurait-il dû me tuer en première.
Quand l’adrénaline monte et que vous savez que votre temps est compté, il vous vient des trucs que vous ne pensiez pas possible. Vous obtenez une force herculéenne qui vous pousse plus loin que la peur. Je ne sais plus comment ça s’est passé. Je sais que je l’ai salement amoché et que lui m’avait pas mal entaillé. Je me rappelle surtout que son visage a explosé juste devant mes yeux avant que je me fasse embrocher par ses lames. Mon père était dans l’encadrement de la porte, son flingue fumant. Il me parlait peu, il me traitait à la dure, mais c’était lui qui m’avait sauvé ce jour-là.
Taux de restauration : 32%
N’ayant plus de pilote, c’est moi qui pris les commandes de l’appareil. J’étais toujours sous le choc mais il fallait que je nous trouve un endroit pour nous en sortir. J’avais 19 ans. Je me rendais compte que je n’étais pas infaillible mais j’avais une dette envers mon père et je voulais qu’il puisse être fier de sa fille. Alors, j’entrepris le voyage qui allait nous conduire au bout de la galaxie. Cependant sans mécanicien, notre vie n’était plus qu’une misérable blague. Même en sachant piloter, sans le machiniste, je n’aurais rien su faire de plus que de conduire une épave. Puis je reçu une sorte d’appel venant de mars. La planète rouge était loin, mais j’avais encore assez de temps pour nous y conduire. Je fis ainsi marche arrière dans notre galaxie. Revenir sur nos pas n’était pas la meilleure des idées. Cette communication aurait pu être une demande d’aide comme une proposition d’aide. Mais je sentais que je devais y aller, que c’était peut-être notre seule chance de vivre. J’y croyais.
Taux de restauration : 36%
Quand la vie n’a plus de sens, vous tournez en rond. Vous vous demandez ce que vous foutez là et comment vous êtes arrivé jusque-là. Ça n’a simplement plus aucun sens. Nous étions à bout. Notre capitaine avait beau nous encourager, l’espoir n’était plus. Notre bâtiment avait bien souffert de ce voyage. Pluie d’astéroïdes, vaisseaux de guerre et j’en passe. Nous avions survécu mais à quel prix ? Nous étions finis. Jamais nous n’aurions pu penser que le voyage du fin fond de la galaxie jusque mars finirait ainsi… J’avais suivi le signal, il n’avait jamais disparu mais il n’y avait rien. Je tapais sur le tableau de bord, maugréant à tout va. La rage me faisait disjoncter. J’allais sur mes 22 ans, j’étais encore jeune. Mais j’avais tout gâché. En voulant suivre cet appel, je nous avais condamnés. Je m’en voulais terriblement.
Taux de restauration : 40%
Puis une lumière rose apparu devant nous. Une sorte de portail apparu en plein espace. C’était impossible. Mais c’était bien là. Je regardai le capitaine qui me prit la main et m’aida à faire avancer l’appareil. Nous pensions tous que nous allions mourir en entrant dans cette masse incompréhensible. Maintenant, je ne sais plus. Suis-je morte ou vivante ?
Taux de restauration : 48%
Je pense que nous errons dans cette galaxie depuis à peu près une semaine mais rien ne m’indique que mes calculs sont exacts. Le temps ici semble s’écouler de manière différente. Notre radio s’est mise à parler seule et un petit extraterrestre nous a parlé de cette galaxie. Pulsar. Je ne sais pas trop sur quoi nous sommes tombés mais rien ici ne semble réel. Nous ne savons pas encore où nous allons. Mais nous aimerions atterrir vite. Où sommes-nous tomber ?
BOUM
Nous sommes touchés. La carlingue d’Arrow va se déchirer comme du papier… Je vais tenter un atterrissage…
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Taux de restauration : 49%
Je ne sais pas où je suis tombée mais j’ai atterri sur une planète. Le vaisseau est en pièce. Je n’ai ici que la cabine de pilotage. Je ne sais même pas si le reste d’Arrow est sur cette planète ou si la carlingue a été endommagée avant d’arriver ici… J’espère que mon équipage va bien…
J’entends des voix… Je vais me diriger vers ma cabine. J’entends mon prénom. Cette voix… Papa ?!
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Elle lui attrapa la main et essaya de soulever ce qui restait du cockpit. Elle manquait de force mais elle ne lâchait rien. Il la regarda droit dans les yeux tout en lui prenant la main. Il n’avait pas été ainsi avec elle depuis que sa mère avait disparue. Il lui demanda d’être forte tout en désignant son arme qui lui revenait de droit. Joseph Kirner succomba à la suite de ses blessures. Mais avant de disparaître ; il laissa à sa fille une promesse en guise d’héritage.